Une prise de conscience planétaire

“It always seems impossible until it’s done”.

 

Nelson Mandela

Notre meilleure école n’est pas bien loin et accessible à tous : c’est la nature. 

Elle offre un vivier de connaissances exceptionnel : « La nature est la seule entreprise qui n’a jamais fait faillite dans ses milliards d’années d’existence » explique Philippe Roch, ancien dirigeant du WWF Suisse et de l’Office fédéral de l’Environnement. 

 

Nos futurs épisodes seront l’objet de réflexions autour de sujets aussi variés et complexes que l’industrie du transport, l’entrepreneuriat solidaire, mais aussi la valeur argent, le biomimétisme bien sûr, fer de lance de FinX, la blue economy, etc.

 

Aux grands bouleversements succèdent les grands changements

Un changement rapide est possible, à condition que se conjuguent volonté politique et volontarisme citoyen. Avec la pandémie qu’affronte actuellement l’humanité, nous avons constaté que nous étions capables de nous adapter vite, avec humilité. Car nous voilà, une nouvelle fois, confrontés à de nombreux défis. Rappelons-nous la difficulté pour les cardinaux du 16e siècle d’accepter l’idée que la Terre tourne autour du Soleil… Cette découverte majeure entraîna des bouleversements philosophiques et religieux considérables !

Aujourd’hui, la conscience écologique se développe de plus en plus en chacun de nous. Le monde qu’il serait bon de repenser a été façonné durant les 30 dernières années, une période que certains scientifiques appellent La Grande Accélération (période la plus récente de l’Anthropocène*), lors de laquelle l’impact des activités humaines sur la planète (ainsi que les prélèvements de ressources naturelles non renouvelables), a très fortement augmenté. L’invention de l’emballage plastique, âgée de quelques années seulement, en est un exemple notoire. L’industrie ultra polluante des transports en est un autre exemple. La liste est immense. Or, tout ce que nous avons fait, nous pouvons le transformer : l’humanité a atteint un haut niveau de sciences, d’intelligence et de capacités techniques pour aller en ce sens. Ce qu’il nous manque ? Cette capacité à entendre, absorber et accepter les données et enseignements transmis par les scientifiques « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas », regrettait Victor Hugo en 1870. 

En effet, la dette que nous observons envers le climat est écrasante, rapport aux décisions entérinées dans l’accord de Paris de 2015. Le 29 juillet 2019 fut enregistré comme étant le jour du dépassement. Le jour où l’humanité avait consommé toutes les ressources que la Terre pouvait régénérer en une année. En France, le 5 mars 2020 fut le jour du dérèglement, lors duquel nous épuisâmes notre quota de CO2 pour l’année. En à peine plus de deux mois, la France a émis tous les gaz à effet de serre tolérés en un an si elle respectait l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2050. Pour l’atteindre, la décroissance énergétique mondiale devra être perceptible dès 2025. En France, il nous faudra diviser par 6 notre empreinte carbone pour atteindre moins de 2 tonnes de CO2 par personne et par an. Il faudra également suivre le bilan 2020 des émissions mondiales de CO2. « Les Etats ont montré qu’ils étaient en capacité de réagir très rapidement à une crise globale, en mettant en place des mesures drastiques ; pourquoi n’arrive-t-on pas à se mobiliser autant sur la question du climat ?" interroge Sandrine Mathy, économiste de l’environnement au Laboratoire d’Economie Appliquée de Grenoble.

De nombreux économistes s’accordent à dire que les 30 prochaines années seront parmi les plus bouleversantes que l’humanité aura jamais vécues, en une période si brève. 

La première bataille à mener n’est plus pour l’économie mais pour l’écologie. Grande famille à bord du même bateau, l’humanité doit, pour ne pas chavirer en ces temps historiquement inédits et afin de poursuivre son fabuleux voyage, réapprendre à nourrir la Terre de temps et d’attention.

BaseX s’attachera à éclairer son propos selon 3 angles différents qui sont autant de voix de réflexion pour préparer cette transition : l’individu face à ses responsabilités climatiques, l’entreprise face à ses engagements environnementaux, la collectivité face aux enjeux générationnels. 

L’invasion planétaire du Covid-19 ne serait-elle pas un accélérateur de conscience pour une humanité touchée en son socle existentiel ?

L’état de santé de l’humanité n’est-elle pas en résonance avec la souffrance que nous avons infligée à la planète Terre ?

C’est toutes ces questions que nous aborderons dans cette première saison de BaseX : Vers une autre accélération.